PLATEFORME D’INSERTION PROFESSIONNELLE I-SUD

🚧 Problématique : l’accès au marché du travail pour les personnes étrangères en Suisse

En 2023, 26,3 % des résidents suisses étaient des ressortissants étrangers; en comptant les personnes d’origine migratoire, ce taux atteint 31–40 %.
À Genève, plus de 41 % de la population est étrangère, un canton parmi les plus cosmopolites en Suisse.

Les personnes migrantes représentent une part disproportionnée des demandeurs d’emploi et rencontrent souvent des durées de chômage plus longues que la moyenne.

En moyenne, ils occupent davantage de postes non qualifiés.
Les emplois intermédiaires et intellectuels sont moins accessibles, même pour les diplômés expérimentés.

Environ un quart des emplois disponibles leur est légalement inaccessibles (professions libérales, avocats, etc.).
De nombreuses entreprises exigent une expérience suisse préalable.
Les diplômes étrangers sont souvent non reconnus ou jugés insuffisants pour l’accès à certaines professions.

Les procédures d’équivalence sont complexes, opaques, et parfois entachées de préjugés sur la qualité des diplômes étrangers.
Les femmes migrantes sont particulièrement impactées : elles disposent de moins de temps et de ressources pour accomplir ces démarches.
Des études montrent que, à compétences égales, les employeurs préfèrent embaucher des candidats suisses ou de l’UE avant les ressortissants hors UE.
Les discriminations à l’entretien peuvent reposer sur l’accent, l’origine ethnique, la religion, ou le teint de peau.

Si des cours existent dès le niveau débutant, les formations de perfectionnement sont limitées alors que la maîtrise du français est cruciale pour accéder aux postes qualifiés.

Les compétences acquises à l’étranger sont souvent sous-utilisées : de nombreux immigrés qualifiés acceptent des emplois moins qualifiés, décalés par rapport à leur formation.
L’emploi joue un rôle fondamental dans l’intégration sociale, l’accès aux droits (sécurité sociale, retraite), à un réseau, et à une reconnaissance identitaire.

Entrepreneuriat : les étrangers créent activement des entreprises, souvent comme alternative à un marché du travail fermé. Ils ont besoin de soutien (accompagnement, formation, contacts).
Compétences spécifiques : la maîtrise d’une langue rare, ou d’un savoir-faire, peut devenir un atout. Il faut favoriser un dossier de candidature bien structuré.
Création de réseau et premières expériences suisses : indispensables pour valider les compétences, trouver un emploi qualifié et recréer la confiance en soi.
Diversité comme levier économique : considérer la migration non comme un coût, mais comme une capacité à enrichir l’économie suisse via la création de valeur sociale et professionnelle.
Approche globale de l’insertion : l’intégration professionnelle doit être pensée de manière holistique, en lien avec la formation, le logement, les services, la culture et le lien social.